Le mythe du nombre d’or
par
Jean-Paul Krivine
(SPS N°278 d'août 2007)
un article du site
www.pseudo-sciences.org
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À en croire les nombreux livres et sites
Internet qui lui sont dédiés, le nombre d’or, à la fois canon de
l’esthétisme et marque divine, serait présent à ce titre depuis la
nuit des temps dans beaucoup de constructions humaines ou
naturelles. [1]
La pyramide de Kheops serait
liée au nombre d’or, les dimensions du Parthénon d’Athènes
feraient apparaître le nombre d’or. Les gradins du théâtre
d’Épidaure, construit en Grèce à la fin du IVe siècle avant
JC, seraient répartis grâce au nombre d’or. Des grandes
cathédrales européennes, jusqu’au Taj Mahâl, immense
monument funéraire élevé en Inde, le nombre d’or ordonnerait
les proportions de nombreuses constructions. Ce nombre
serait également présent dans les œuvres de Léonard de
Vinci, Botticelli, Monet, Degas, Cézanne, mais aussi Dali ou
Picasso. Ce nombre magique et omniprésent ne serait pas
uniquement caché dans les œuvres architecturales ou artistiques. On
le retrouverait dans la nature elle-même (l’œuvre de Dieu). La «
divine proportion » serait celle d’un homme bien proportionné
(distance sol/nombril rapportée à la hauteur totale, ou distance
sol/nombril rapportée à celle nombril/sommet du crâne)
[2]. On le
retrouverait dans la botanique et la phyllotaxie (étude de la
disposition et de l’arrangement des feuilles d’un végétal, et par
extension, de tous les arrangements possibles observables chez les
végétaux) avec, par exemple, la disposition des spirales dans les
fleurs de tournesol ou dans la pomme de pin.
Et pour qui cherche un peu, sur Internet ou
ailleurs, il sera aisé de retrouver ce nombre dans de nombreux
autres domaines, poésie, littérature, musique, etc.
Qu’en est-il en réalité ? Quelle est la part du
mythe, et comment expliquer les faits avérés ?
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Une constante mathématique fascinante, comme bien d’autres…
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Le nombre d’or est la constante (1+√5)/2, soit
environ 1,61803… C’est la racine positive de l’équation du second
degré, x² – x – 1 = 0. Le nombre d’or possède quelques propriétés,
conséquences immédiates de sa définition : pour connaître son
inverse, il faut lui retrancher 1. Il intervient dans des propriétés
du dodécaèdre ou de l’icosaèdre (au même titre que √2 intervient
dans le carré, et √3 dans le cube). On le retrouve dans d’autres
constructions géométriques (triangle isocèle aux angles de 72°, 72°
et 36°, et par conséquent, dans le pentagone régulier, dans les
étoiles à 5 branches…).
Le nombre d’or est également lié à la suite de
Fibonacci. Celle-ci est présentée de façon récréative par le
mathématicien italien Leonardo Pisano (Fibonacci) comme suit : «
Possédant initialement un couple de lapins, combien de couples
obtient-on en douze mois si chaque couple engendre tous les mois un
nouveau couple à compter du second mois de son existence ? ». Le
terme de rang n de la suite est égal à la somme des deux termes
précédents (sn = sn-1 + sn-2). Pour
passer d’un terme au suivant, on multiplie par un nombre qui se
rapproche du nombre d’or quand n augmente.
C’est ainsi que l’on parlera tantôt de nombre
d’or, de rectangle d’or, de triangle d’or, de section dorée, de
spirale d’or, etc. Aucune omniprésence mystérieuse. Toutes ces
facettes sont cohérentes, et se déduisent les unes des autres.
Euclide le premier aborde la question du «
partage en extrême et moyenne raison » d’un segment AB, c’est-à-dire
le point C tel que le rapport de la longueur du segment sur la
partie la plus importante soit égal au rapport de cette partie sur
la plus petite (AB/AC = AC/CB, voir figure). Ce rapport est
équivalent au nombre d’or, dont la valeur algébrique n’a été
calculée que bien plus tard.
Contrairement à ce qu’on peut parfois lire,
Euclide ne se posait pas la question de savoir « étant donné un
segment, comment le partager de façon harmonieuse et plaisante à
l’œil » [3]. Aucun commentaire esthétique n’accompagnait
l’utilisation de ce rapport. D’ailleurs, Euclide ne semble pas avoir
accordé plus d’importance à ce rapport qu’à d’autres rencontrés dans
son étude de différents polygones. Le nombre d’or n’a en réalité pas
une importance hors du commun en mathématiques. Il intervient dans
certaines figures géométriques, ainsi que dans des contextes non
géométriques. Mais d’autres constantes sont tout aussi importantes :
√2, √3, Pi… et tout aussi fascinantes [4]. |
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La Grande Pyramide a
été l’objet de nombreuses interprétations cabalistiques. Le
chiffre 5 a été largement cité comme une clé dans la
construction de l’édifice. Il n’est pas plus difficile de
retrouver le chiffre 5 que le nombre d’or dans un monument
quelconque, comme l’indique Martin Gardner (voir l’encadré «
Les secrets du Washington Monument »).
La Grande Pyramide :
nombre d’or ou nombre 5 ? |
… que l’on retrouve partout, avec un peu d’effort
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Aucun traité d’architecture, de l’Antiquité ou
du Moyen Âge, ne mentionne le nombre d’or. Pour l’historien de l’art
Rudolph Wittkower, « aussi loin que nous puissions voir, [√2] est le
seul nombre irrationnel d’importance impliqué dans la théorie
architecturale des proportions à la Renaissance » [5]. S’il devait
être retrouvé dans une construction, ce serait donc, soit par pur
hasard, soit en faisant l’hypothèse d’un savoir secret transmis hors
de tout support écrit.
Concernant la pyramide de Kheops, pour trouver
le nombre d’or, il faut diviser l’apothème (distance du sommet au
milieu d’un des côtés au sol), par la demi-base de la pyramide.
Jean-Pierre Adam [6] montre qu’une recherche approfondie dans les
dimensions de la guérite de la marchande de billets de la Loterie
nationale de l’avenue de Wagram permet de découvrir à peu près
toutes les relations géométriques et les nombres que l’on veut : le
rapport entre la hauteur et la largeur de la fenêtre arrière est
miraculeusement 3,142 (presque le nombre Pi), l’épaisseur de la
tablette donne, aux unités près bien entendu, le même nombre que
celui de la distance de la Terre au Soleil (voir encadré : « La
Grande Pyramide : nombre d’or ou nombre 5 ? »). La date de la
bataille de Poitiers et la formule chimique de la naphtaline ont
également été retrouvées. Et si la pyramide de Kheops a une pente de
14/11, de nombreuses autres pyramides utilisent un autre rapport
(6/5 pour la pyramide rouge, 4/3 pour la pyramide de Khephren ou
encore 7/5 pour la pyramide rhomboïdale). C’est donc à un autre
calcul qu’il faut s’atteler pour trouver le nombre d’or dans ces
constructions. Mais la tâche ne semble pas impossible.
Pour faire entrer la face avant du Parthénon
dans un rectangle d’or, il faut, soit ne pas complètement s’ajuster
au toit, soit ne considérer que trois des quatre marches du socle. |
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Les secrets du
Washington Monument
Si quelqu’un
s’amusait à relever les proportions du Washington Monument
(dans la capitale fédérale) telles qu’elles sont indiquées
dans le World Almanac, il y discernerait une quintuplité non
moins remarquable. Ce monument mesure 555 pieds 5 pouces de
haut, 55 pieds carrés à la base ; ses fenêtres s’ouvrent à
500 pieds du sol ; le produit de la base par 60 (soit 5 fois
le nombre de mois dans l’année) donne 3 300 soit le poids
exact de la pierre de faîte en livres anglaises. De plus, le
mot Washington se compose exactement de dix lettres (deux
fois cinq). Et si l’on multiplie la base par le poids de la
pierre de faîte, on a 181 500, une approximation très
poussée de la vitesse de la lumière en miles par secondes.
Si on prend pour unité le « pied monumental », légèrement
plus court que le pied étalon, la base mesurera 56 pieds 1/2
de côté. Ce chiffre, multiplié par 33 000, donne cette fois
un résultat plus approché encore de la vitesse de la
lumière.
N’est-il pas
significatif aussi que le monument affecte la forme d’un
obélisque ? Ou encore, que sur le billet d’un dollar, la
grande pyramide apparaisse au verso d’un portrait de
Washington ? Bien mieux, la décision d’imprimer la pyramide
(c’est-à-dire le revers du sceau des États Unis) sur les
dollars fut annoncée par le secrétaire d’État au Trésor le
15 juin 1935, jour et année multiples de 5 tous les deux. Et
ne trouve-t-on pas vingt-cinq lettres exactement (cinq fois
cinq) dans le titre The Secretary of the Treasury ? Il
faudrait environ cinquante-cinq minutes à un mathématicien
moyen pour découvrir toutes ces « vérités », en travaillant
uniquement sur les maigres données fournies par l’Almanach.
Si l’on considère que Smyth [Charles Piazzi Smyth, 1819,
1900, astronome royal d’Écosse, qui prétendit avoir trouvé
des vérités fondamentales dans les dimensions de la grande
pyramide, et dont les ouvrages eurent un succès
retentissant] effectuait lui-même ses relevés, récoltant
ainsi des centaines de mesures, et qu’il passa une vingtaine
d’années à ruminer là-dessus, on conçoit sans peine qu’il
ait pu parvenir à des résultats aussi extraordinaires.
Néanmoins, les
ouvrages de Smyth firent une forte impression sur des
millions de lecteurs naïfs. On vit paraître des dizaines de
volumes, dans toutes les langues, apportant chacun leur
caillou à la grande œuvre. En France, la pyramidologie eut
pour chef de file l’abbé F. Moigno, chanoine de Saint-Denis.
Un « Institut International pour la Conservation et le
Perfectionnement des Poids et Mesures » fut fondé à Boston
en 1879, au cours d’une assemblée tenue à l’Old South
Church. Cette société se donnait pour but la révision des
unités de mesure, conformément aux étalons sacrés de la
pyramide, et la lutte contre le « système métrique athée »
de la France.
Martin Gardner, Fads and Fallacies in the Name of Science,
1957. Traduction
française dans Les magiciens démasqués, Presses de la Cité,
1966. |
Saint-Jérôme. Tableau
de Léonard de Vinci.
Pour retrouver le rectangle d’or, il faut opérer quelques
choix de cadrage bien arbitraires : une partie du bras
oublié, vêtements, etc. |
Des constructions tout aussi arbitraires sont
nécessaires pour retrouver a posteriori le nombre d’or dans les
tableaux de Léonard de Vinci (voir le tableau représentant
Saint-Jérôme).
Le célèbre croquis « L’homme de Vitruve »,
supposé illustrer de façon emblématique le rôle du nombre d’or dans
les proportions du corps humain, est basé en réalité sur un cercle,
un carré et des divisions en quarts et en huitièmes. Léonard de
Vinci ne mentionne pas cette proportion lorsqu’il traite de la
composition du corps humain.
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Une présence parfois bien réelle, mais pas mystérieuse
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Si donc la reconstruction a posteriori d’une
conception à base du nombre d’or semble bien arbitraire (et pas très
difficile), il existe des cas, en peinture ou en architecture, où le
nombre d’or est intentionnellement présent. Il en est ainsi de la
Cité radieuse de Marseille, où Le Corbusier a explicitement utilisé
le nombre d’or et la suite de Fibonacci (système de proportion Le
Modulor, inventé par l’architecte). Les peintres Dali et Picasso
l’ont également utilisé par jeu.
Lié à certaines formes géométriques (dodécaèdre
ou icosaèdre) et à la suite de Fibonacci, il n’est alors pas
surprenant de retrouver le nombre d’or dans la nature lorsque ces
formes géométriques sont impliquées, ou lorsque la suite de
Fibonacci est présente. Nulle considération d’« esthétique divine »
n’est nécessaire. C’est ainsi le cas en phyllotaxie dans des
structures spiralées (pomme de pin par exemple, voir encadré).
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L’origine du mythe de l’esthétique du nombre d’or
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La fascination pour le nombre d’or remonte à
loin. Le moine franciscain Luca Pacioli lui consacre en 1509 un
livre, De divina proportione. Les propriétés géométriques y sont
étudiées, ainsi que ses relations avec certains polyèdres, dont le
dodécaèdre qui représente l’univers chez Platon. Léonard de Vinci
illustrera l’ouvrage avec 60 dessins de polyèdres. Ce travail
témoigne d’abord d’un intérêt pour la géométrie, dans la lignée
d’Euclide et des pythagoriciens. Mais Luca Pacioli semble être le
premier à y avoir ajouté une référence à l’esthétique de cette
proportion [7]. Il faudra toutefois attendre le 19e siècle et
l’œuvre d’un professeur de philosophie allemand, Adolf Zeising
(1810-1876), pour voir la section dorée érigée en norme ou valeur
esthétique. Mais c’est Matila Ghyka, prince et diplomate roumain,
qui va véritablement lancer le mythe avec son ouvrage Le nombre d’or
[8] (écrit en français). C’est à lui que l’on doit une revisite
détaillée de l’art et de l’architecture, et la « découverte » du
nombre d’or dans les cathédrales, les temples grecs ou les tableaux
de grands peintres. |
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Nombre d’or et
phyllotaxie
Il existe plusieurs
types de dispositions des feuilles le long d’une tige. Pour
les plantes verticillées, les feuilles apparaissent en même
temps au même endroit de la tige. Pour les plantes dites
spiralées, les feuilles apparaissent une à une le long de la
tige en formant des spirales. Ce qu’il est surprenant de
constater, c’est que pour les plantes spiralées,
l’arrangement est directement lié à la suite de Fibonacci,
et donc au nombre d’or.
Marque divine ?
Inscription du nombre d’or dans le code génétique ?
Plusieurs interprétations de ce genre ont bien entendu été
proposées. L’explication a été apportée par les physiciens
Stéphane Douady et Yves Couder qui ont réalisé un système
physique à l’aide de gouttes d’un fluide ferromagnétique
placé dans un champ magnétique. Les contraintes stériques
(occupation de l’espace) de la naissance des massifs
cellulaires responsables de la formation d’une feuille ont
été reproduites, et la même organisation, liée à la suite de
Fibonacci, a ainsi été reproduite en laboratoire. Des
simulations numériques ont donné les mêmes résultats. Il
s’agit donc bien d’une conséquence de contraintes
d’encombrement et d’optimisation de l’espace disponible qui
conduit à la répartition liée au nombre d’or, et non pas un
code génétique.
La physique des
spirales végétales, Stéphane Douady et Yves Couder. La
Recherche, Janvier 1993. |
Un mythe encore bien vivant…
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Les ouvrages de démystification existent, et le
doute n’est plus de mise. Pourtant, on trouve encore quelques
sources sérieuses pour prêter crédit à ces belles fables. Par
exemple, le site des Arts appliqués de l’Université de Nice
[9] fait
la part belle à toutes les légendes sur la « divine proportion ». |
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Quel rectangle est le
mieux proportionné ?
Les rectangles
correspondant au nombre d’or sont les rectangles n° 2 et 9.
Dans un sondage réalisé par deux étudiants auprès de 1178 de
leurs collègues de l’École Polytechnique Fédérale de
Lausanne, seuls 23 % des personnes interrogées ont identifié
ces rectangles comme étant les mieux proportionnés à leurs
yeux. Le rectangle n° 5 remporte à lui tout seul 35 % des
suffrages, avec une proportion de 1,35, assez éloignée de la
valeur du nombre d’or (1,618).
http://ic.epfl.ch/webdav/site/ic/shared/article_drapel_.jaquier.pdf |
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Des expériences de psychologie sont également
invoquées. En particulier, celles réalisées en 1876 par le
philosophe allemand Gustav Fechner. Des sujets, à qui l’on présente
une série de 10 rectangles avec des rapports hauteur/largeur variant
entre 1 (carré) et 0,4, sont invités à indiquer la figure qui leur
paraît la plus esthétique. Les rapports les plus souvent retenus
seraient ceux s’approchant de la « proportion dorée ». De là vient
le mythe de la beauté naturelle du nombre d’or. De nombreux biais
méthodologiques ont été soulevés à l’encontre de ces expériences. En
1992, George Markowsky a repris ces expériences [10] en utilisant
différentes méthodes de présentation des rectangles, différentes
séries de rectangles, etc. Le nombre d’or ne ressort plus
spécialement, et la valeur retenue en majorité va varier d’une
expérience à l’autre. On peut d’ailleurs se demander pourquoi, si ce
rapport est particulièrement harmonieux et esthétique, il n’est pas
utilisé par les peintres pour les dimensions d’encadrement des
tableaux. |
…aux relents frisant parfois le racisme
Un nombril trop bas
pour la grande majorité des individus de la race juive
(figure M) et chez la jeune négrille de l’Afrique
équatoriale (figure K) sont pour Don Neroman le signe d’une
race qui n’a pas encore atteint sa maturité. |
Dans un livre reprenant tous les clichés et
tous les mythes pseudo-scientifiques d’un cerveau droit siège de
l’intuition, et d’un cerveau gauche siège de l’analyse et de la
logique, le médecin cancérologue Lucien Israël
[11] se livre à un
véritable plaidoyer de la supériorité de la « culture occidentale »,
ayant su mettre en œuvre une authentique pédagogie des deux
cerveaux, et menacée d’effondrement, « au contact d’immigrés attirés
par une vie plus facile [… qui] rêvent de nous soumettre à leur
culture, sinon de réduire et d’altérer la nôtre »
[12]. Un chapitre
consacré au nombre d’or nous apprend que notre cerveau est
mystérieusement accordé à ce nombre, et que c’est pour cela que nous
trouvons belles les figures basées sur ces proportions.
Don Neroman (1884-1953) va encore plus loin
[13]. Pour lui, l’homme idéal et bien
proportionné est celui dont la hauteur du nombril ramené à
la taille de l’individu respecte la « proportion divine ».
Comparant divers clichés de femmes de « races les plus
diverses » (voir figure), il affirme que certaines ont les
jambes trop courtes par rapport au buste, signe propre « aux
adolescents qui n’ont pas encore atteint leur taille
définitive ». D’où cette conclusion sans appel : « s’il
existe une race dont le nombril est trop bas pour la grande
majorité des individus, cette race n’a pas encore atteint sa
maturité ». Et cet écart « est surtout accusé chez la Juive
(figure M) et chez la jeune négrille de l’Afrique
équatoriale (figure K). » |
Conclusion
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Le nombre d’or possède, comme beaucoup de
nombres, des propriétés fascinantes (géométrie, suite de Fibonacci,
etc.) qui le font se retrouver dans de multiples domaines de la
nature (le nombre Pi est probablement largement plus représenté).
Mais il n’a pas de propriété esthétique particulière et n’a pas été
utilisé par les architectes de l’Antiquité ou du Moyen Âge, ni par
les grands peintres de la Renaissance. Il n’est pas spontanément
reconnu par un être humain comme étant la proportion la plus
harmonieuse. Et pour qui veut le retrouver dans une construction ou
une figure, juste un peu de patience ou d’imagination suffisent.
Bref, un mythe sans beaucoup de fondement…
À moins que… Regardez de plus près la revue que
vous tenez en main… N’est-elle pas harmonieuse ? Munissez-vous d’un
double décimètre et d’une petite calculette…
Surprenant non ?
[1] À ne pas confondre avec
le nombre d’or utilisé en astronomie. On attribue à l’astronome grec
Méton la découverte un peu avant 400 av. J.-C. que 19 années
solaires valent 235 lunaisons. Découverte essentielle permettant de
fixer le calendrier. Les Athéniens ont fait graver ce cycle en
lettres d’or sur un temple de la cité
[2] Voir par exemple :
http://www.solest.com/opinion/239.htm
[3] http://www.crdp-montpellier.fr/petiteshistoires/communs/docpp/PP-MAT-1-
Le nombre d’or et les arts.pdf
[4] Voir par exemple
Le
fascinant nombre Pi, Jean-Paul Delahaye, Belin Pour la science,
1997
[5] cité sur
http://www.ac-poitiers.fr/arts_p/B@lise14/pageshtm/page_4.htm
[6] Jean-Pierre Adam,
Le
passé recomposé : chronique d’archéologie fantasque, éditions du
Seuil, 1998, cité par Jean-Paul Delahaye. Martin Gardner a procédé
de même avec Washington Monument, obélisque en l’honneur du premier
président américain (Fads and Falacies in the name of science,
1957). Voir l’encadré.
[7]
http://www.ac-poitiers.fr/arts_p/B@lise14/pageshtm/page_4.htm
[8] Le nombre d’or,
Gallimard, 1931, réédité en 1959
[9]
http://www.ac-nice.fr/artsap/fichedocumen/nombredor.html
[10] http://www.umcs.maine.edu/ markov/GoldenRatio.pdf
[11] Cerveau droit, cerveau
gauche, cultures et civilisations, Plon, 1995
[12] Ibid, page 290
[13] Don Neroman,
Le nombre
d’or, clé du monde vivant
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Quelques livres
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Misconceptions about the
Golden Ratio, George Markowsky, The College Mathematics Journal,
Vol. 23, No. 1, Jan. 1992, 2-19.
« La numérologie du nombre d’or », Jean-Paul
Delahaye, dans Les inattendus mathématiques (Éditions Belin – Pour
la science 2004).
Le nombre d’or, Marguerite Neveux et H. E Huntley (Poche – 24 octobre 1995)
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