Ce coffre à pentures est un des rares exemples
de mobilier datant du Moyen Age parvenu jusqu’à nous. Beaucoup de
meubles médiévaux ont, en effet, été brûlés, démantelés ou, tout
simplement, ont disparu du fait d’une mauvaise conservation.
Celui-ci fait donc partie des trois meubles les plus anciens des
collections publiques françaises avec l’armoire abbatiale d’Aubazine
et l’autre coffre à pentures assez similaire du musée Carnavalet.
Les pentures en fer forgé
Le coffre est décoré d’un exceptionnel réseau
de pentures en spirale. Celles-ci bien que décoratives à première
vue, tiennent en fait un tout autre premier rôle : celui de la
consolidation. Ces pentures en fer forgé, fixées par des pointes
forgées, se déroulent en volutes et s’organisent sur cinq rangées
sur les trois faces du meuble. Sur le centre du coffre, les volutes
d’élancent verticalement, puis de ce centre elles partent à
l’horizontale jusqu’aux panneaux latéraux.
Ici, on distingue nettement le rôle
fonctionnel de maintien
des spirales de fer forgé ainsi que
l'assemblage des planches de bois.
Ce motif de tiges stylisées enroulées qui se
terminent en bourgeon ou petites feuilles légèrement aplaties, est
assez caractéristique de l’époque romane. On les retrouve souvent
sur les grandes portes d’églises. Le coffre à pentures du musée
Carnavalet présente seulement deux rangées de spirales à
enroulements multiples.
On distingue nettement au centre de la face
l’emplacement d’une serrure, aujourd’hui disparue ; ceci montre que
ce coffre était destiné à enfermer des effets ou des objets
précieux.
L’assemblage
Les premiers coffres étaient souvent de simples
parallélépipèdes, celui-ci est sur pieds, des pieds qui sont dans le
prolongement des ais de bois. Cette construction permet d’isoler le
meuble de l’humidité du sol ainsi que son contenu.
L’assemblage des planches de chêne massif d’une épaisseur de 6 cm
environ est à plats joints et tourillons ; l’ensemble est renforcé
par les pentures en fer forgé. Ce type d’assemblage est
caractéristique de la période romane et début du gothique.
La technique d'assemblage à tenon et
mortaise
Le fond est bâti en assemblage à tenons et
mortaises. Cette technique d’assemblage qui remonte à l’Antiquité
est assez populaire au XIVe siècle et offre une bonne résistance de
l’ouvrage. L’armoire d’Aubazine est assemblée en partie avec cette
technique.
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