Alexandre Charpentier (1856-1909), Naturalisme et Art Nouveau
Alexandre Charpentier, Naturalisme et Art
Nouveau
Exposition du 23 janvier au 13 avril 2008
au Musée
d'Orsay en collaboration avec le musée communal des
Beaux-Arts d'Ixelles
Pupitre à musique, 1901
Paris, musée des Arts décoratifs, inv. 13064-A
© Paris, Photo Laurent Sully
Jaulmes,
Tous droits réservés
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Alexandre Charpentier reste méconnu.
Moins célèbre que Gallé, Guimard et Gaudi, ou que les
créateurs de l’Ecole de Nancy, il a pourtant joué un rôle
important dans l’émergence de l’Art Nouveau et l’avènement
du design.
Sa carrière est brève, il meurt d’un
cancer en 1909, âgé seulement de 53 ans.
Son essor est favorisé par le
dramaturge français André Antoine et l’avocat belge Octave
Maus. En 1887, Antoine fonde le Théâtre Libre. Charpentier
en dessinera les programmes et fera les portraits de ses
acteurs et de ses auteurs comme Théodore de Banville ou
Edmond de Goncourt. En 1890, Maus invite Charpentier exposer
à Bruxelles, dans son Salon d’avant-garde intitulé les XX.
Voilà le jeune sculpteur reconnu comme un artiste novateur
et inventif. Il expose aux côtés de ses amis
néo-impressionnistes et anarchistes Pissarro, Signac, Luce
et Van Rysselberghe.
Mais c’est surtout le Salon dissident
de la Société nationale des Beaux-Arts (SNBA), fondé en
1890, qui scelle sa réputation. Dès 1891, une section d’arts
décoratifs y est créée, où il peut déployer l’éventail de
ses talents. En effet, ce touche-à-touche explore tous les
matériaux et utilise toutes les techniques : plâtre, marbre,
bronze, or, argent, étain, grès cérame, lithographie, papier
gaufré, cuir gaufré et bien sûr peinture et dessin. Il
invente toutes sortes d’objets pour toutes sortes d’usages :
des plaquettes purement décoratives ou d’applique sur des
meubles, des éléments de serrure, des pendules, des
couvertures de livres, des affiches, des partitions, des
pots et pichets, des encriers et même une balayette à
miettes ! Pour lui, tout est prétexte à décoration et à
fantaisie. Il bouscule la hiérarchie entre les arts
« majeurs » - la peinture et la sculpture – et les arts
décoratifs, réputés « mineurs ». Chaque objet utile doit
être beau et accessible à tous et un même motif peut-être
traduit de manières diverses, pour la plus grande joie du
visiteur.
En 1896, il fonde le groupe de l’Art
dans Tout : avec ses amis architectes, décorateurs,
sculpteurs, il crée et expose des ensembles Art Nouveau. La
plupart ont aujourd’hui disparu, mais la salle à manger
commandée à Charpentier par le banquier Bénard à Champrosay
a été remontée en 1986 au musée d’Orsay et l’extraordinaire
salle de billard du baron Vitta à Evian sera l’une des
pièces majeures de l’exposition.
Chaque section est organisée autour de
prêts exceptionnels, en particulier deux meubles à layette
(Bruxelles, musées royaux des Beaux-arts de Belgique et
collection particulière), l’extraordinaire armoire de
rangement pour instruments de quatuor à cordes, avec son
pupitre (Paris, musée des Arts Décoratifs), la
fontaine-lavabo (Paris, musée du petit Palais) et le billard
du baron Vitta (collection particulière).
Commissaires
Emmanuelle Héran, conservateur au musée d'Orsay,
Marie-Madeleine Massé, chargée d'études documentaires au
musée d'Orsay. |
Pour visiter l'exposition
du 23 janvier au 13 avril 2008
Musée d'Orsay
62 rue de Lille
75007 Paris
tél. 01 40 49 48 14
Tous les jours sauf le lundi de 9h30 à 18h, le jeudi de 9h30 à 21h45
www.musee-orsay.fr
Entrée par le parvis 1 rue de la Légion
d'Honneur 75007 Paris. L’exposition occupe les salles du niveau
médian du mussée qui viennent d’être entièrement rénovées.
Visites avec conférencier, durée 1h30
Cycle de six concerts du 29 janvier au 18 mars
Journée du 31 janvier 2008 de 15h à 20H, L'Art
dans Tout, musée d'Orsay/musée des Arts Décoratifs :
"L'Art dans Tout", telle était la devise d'Alexandre Charpentier et
du groupe d'avant-garde qu'il avait fondé. Il s'agissait
d'introduire dans notre environnement quotidien une part de beauté,
de mettre l'art à la portée du plus grand nombre. Par sa formation
de médailleur et de sculpteur, Charpentier n'était pas a priori
légitime dans le champ des Arts décoratifs. Raymond Guidot résout ce
paradoxe en mettant en évidence les passages qui se sont produits
tout au long du XXe siècle entre la sculpture et le design.
Emmanuelle Héran, commissaire de l'exposition, propose une
redécouverte de cet artiste inventif, qui fut l'un des acteurs du
naturalisme et de l'Art Nouveau. Tandis que Catherine Méneux offre
un point de vue sur "l'art social", cette utopie qui fut pour les
artistes un enjeu majeur autour de 1900.
Pour acheter le catalogue
Le catalogue de l'exposition Alexandre Charpentier (1856-1909).
Naturalisme et Art Nouveau
Emmanuel Héran, Marie-Madeleine Massé,
Madeleine Charpentier-Darcy, Dominique Morel
Musée d'Orsay / Nicolas Chaudun - 2008, 208 p. - 200 ill.
Alexandre Charpentier (1856-1909) a joué un
rôle essentiel dans l'émergence de l'Art Nouveau. Touche-à-tout de
génie, il n'a cessé de militer en faveur d'une application des
Beaux-Arts à l'artisanat et à l'industrie. Dans cette perspective,
il s'est frotté à toutes les disciplines et a expérimenté une
palette infinie de techniques et de matériaux : plâtre, marbre,
bronze, or, argent, grès, cérame, faïence, vitrail, mosaïque,
estampe, chromolithographie, papier gaufré, papier peint… Par
ailleurs excellent portraitiste, il représentera plus de cinq cents
personnalités de son temps, le plus souvent en médaille, art qu'il
contribue à rénover. Célèbre de son vivant, mais éclipsé pendant un
siècle, ce précurseur du design est à nouveau mis à l'honneur par ce
catalogue, premier et unique ouvrage de référence sur son oeuvre.
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