Dans les deux cas, le fond doit être bien
préparé car le marbre utilisé en décoration est poli. C’est une
surface lisse à l’œil et au toucher, le faux marbre doit rendre cet
effet. Une fois que le fond est prêt, couvrez d’une laque
d’impression blanche qui fera office de bouche-pore et permettra
l’accroche des glacis et des peintures. Poncez cette couche à sec et
dépoussiérez.
1/ La technique à l’eau, le choix de l’acrylique
L’acrylique est un système à l’eau dont les
avantages et/ou les inconvénients sont :
- un séchage rapide qui limite les attentes
entre chaque étape mais demande une rapidité d’exécution,
- une peinture irréversible et donc stable (pas besoin de fixage
d’une couche à l’autre),
- la possibilité de faire des glacis,
- une peinture non jaunissante.
2/ Le glacis
La peinture est composée de trois éléments :
- le pigment d’origine animale, végétale ou
minérale,
- le liant qui sert en quelque sorte de base « collante » des
pigments, il sèche ou s’oxyde et donne la qualité et le rendu final
(huile de lin pour la peinture à l’huile, résine polymère pour
l’acrylique),
- le diluant (eau pour l’acrylique, térébenthine pour peinture à
l’huile…) qui permet de modifier la dilution et qui en séchant
s’évapore.
Le glacis est la base du travail décoratif des
faux marbres. Un glacis est un liquide transparent coloré. On passe
deux couches de glacis et cela crée une nouvelle couleur. C’est la
qualité de transparence qui fait que la lumière traverse les couches
picturales et donne ainsi profondeur et lumière.
Le principe de préparation :
1 volume médium acrylique (liant) + 1 ou 2 volumes d’eau + 1 (+ ou -
selon le résultat souhaité) volume de colorant, ici la peinture en
tube.
Si on se contente de mélanger de l’eau à la
peinture, la couche est fragile car elle manque de liant.
Si elle sèche trop vite, il existe un retardateur que l’on ajoute au
glacis ou à la peinture dans de faible proportion (10 % environ).
3/ Un exemple : le vert de Guatemala
Ce marbre appelé vert de Guatemala a été réalisé dans une
démarche « italienne » car la quantité de petites veines empêcherait
une interprétation trop réaliste.
Poncer légèrement la laque satinée blanche.
Passer un fond uni vert pâle (olive) à la
brosse carrée avec du bleu outremer + ocre jaune + une pointe de
noir + blanc. Laisser sécher.
Chiqueter légèrement sur l’ensemble à l’éponge
une teinte claire du vert précédent + blanc.
Faire un léger chiquetage plus foncé (noir +
ocre jaune + une pointe de blanc).
Placer de gros cailloux foncés et clairs.
Veiner au blanc légèrement gris puis
blaireauter pour atténuer les lignes. Sur les cailloux placer
quelques fines veines d’ocre jaune + blanc. Terminer par un autre
système de veines foncées.
A la brosse carrée faire quelques traînées d’un
jus léger noir + ocre jaune.
Faire quelques chiquetages de blanc jaunâtre
sur certains cailloux clairs. Laisser sécher.
Glacer d’un jus de Terre de Sienne sur
l’ensemble. Spiter un ton sombre à certains endroits.
Reprendre les veines principales avec du blanc.
Le marbre vert de Guatemala, un marbre veiné (ci-dessus, le
vrai !)
On distingue aisément la direction principale des veines blanches,
quelques cailloux sombres résultant de dépôts organiques ainsi qu’un
petit réseau de veines sombres plus ou moins perpendiculaires aux
veines blanches.
Ici le faux : on voit la couleur de fond uni, les chiquetages vert foncé et clair
réalisés à l’éponge. La veine blanche a été travaillée en plusieurs
couches afin de rendre sa profondeur. On insiste par un deuxième
passage clair en certains endroits de la veine.
Les cailloux sont peints à la brosse carrée pour forme des
arêtes nettes. Dans ce marbre un réseau de petites veines claires a
fissuré dans un deuxième temps les cailloux et certains endroits de
la surface. Il faut en dessiner quelques-unes pour donner une
profondeur supplémentaire au marbre.
Pour simplifier la réalisation du deuxième réseau de veines foncées
et fines du vrai vert de Guatemala, il suffit de laisser des traces
à la brosse en les arrêtant nettes sur la veine blanche.
Les opérations visibles du faux marbre : le veinage blanc, les
cailloux, le deuxième réseau de veines foncées traité à la
brosse. |