Détail
de la quincaillerie en métal nickelé du fauteuil Transat,
celui qui se
trouvait dans la maison
E-1027 d’Eileen Gray à Roquebrune.
L’appui-tête
de cet exemplaire était légèrement incurvé. |
Eileen Gray a conçu le fauteuil Transat pour sa
villa E-1027 de Roquebrune-Cap Martin. Cette maison de vacances,
elle la dessina et la réalisa avec l’aide de l’architecte Jean
Badovici entre 1926 et 1929, année de sa livraison. Villa blanche en
bord de mer sur la baie de Cap Martin, elle donne l’impression d’un
paquebot vue depuis la mer avec ses rambardes alignées comme des
bastingages et sa coursive extérieure amenant au toit.
Le Transat a été ainsi nommé du fait de sa
référence visuelle aux chaises pliantes installées sur les ponts des
transatlantiques. Il se compose de tasseaux de bois carrés et
rectilignes, assemblés les uns aux autres par des joints
métalliques. Trois tiges métalliques assurent le rôle d’entretoise
et de support de l’assise cuir basse et haute. Le siège, dans sa
première version, celle de la villa E-1027, est un cuir rembourré,
proposant ainsi une suspension souple pour l’assise. Cette bande de
cuir allongée rappelle la courbure des toiles des transats des
paquebots. Le fauteuil est agrémenté d’un appui-tête légèrement
cintré, pivotant, et dont le rembourrage chevauche l’assise.
A la façon de la fameuse chaise en bois courbé n°14 de Thonet, le
Transat d’Eileen Gray se monte facilement grâce à dix écrous
arrondis.
Nous connaissons quelques variantes du Transat
qui témoignent de l’adaptation de son adaptation à différents
contextes de l’utilitaire et la sophistication :
1/ La première variante (1925-1930), celle
de la Villa E-1027, en bois naturel, métal nickelé et cuir
qui se trouve aujourd’hui au Musée D’art Moderne de Paris,
Centre Georges Pompidou
Bois, métal nickelé et siège noir rembourré, H 74 cm, L 51
cm, P 98 cm
2/ Une autre en bois naturel, métal
nickelé et bois naturel ; vers 1925-1930
Bois, métal nickelé et toile,
H 76 cm, L 51 cm, P 89 cm
3/ Une variante en bois laqué noir,
métal chromé et cuir blanc ; on remarque que seul
l’appuie-tête est rembourré, le cuir suspendu de l’assise
est, lui, fixé par un système d’œillets et d’élastique à la
manière des auvents de bateaux ; cet accrochage sommaire,
référence visuelle au paquebot, est en opposition avec le
raffinement des bois laqués noirs. L’exemplaire, ici
représenté, a été acquis par Jean Badovici et appartient
aujourd’hui à une collection particulière.
Bois laqué, métal chromé et cuir, H 75 cm, P 89 cm
4/ Une autre variante en bois laqué
noir, métal chromé et cuir ;
elle appartenait autrefois au Maharadjah d’Indore.
Bois laqué, métal chromé et cuir,
H 74 cm, L 51 cm, P 89 cm
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